QUI EST ALEXANDRE SARR, LE GéANT FRANçAIS DEUXIèME CHOIX DE LA DRAFT NBA

Une vague tricolore est en train de déferler sur la NBA. À une hauteur vertigineuse, inédite et incroyablement excitante. Un an après Victor Wembanyama, Zaccharie Risacher a été sélectionné en première position de la draft 2024, dans la nuit de mercredi à jeudi. Il devance son compatriote Alexandre Sarr, choisi à la deuxième place par les Washington Wizards.

À 19 ans (depuis fin avril), Alexandre Sarr vient de boucler une saison remarquée en Australie, sous les couleurs des Perth Wildcats. Avec ses 2,16m sous la toise et ses 2,23m d’envergure, le natif de Bordeaux s’est imposé comme l’un des meilleurs défenseurs de la National Basket League (NBL), un championnat particulièrement suivi aux États-Unis (qui abrite aussi des clubs néo-zélandais). Avec son programme "Next Stars" lancé il y a quelques années, la NBL est devenu un tremplin privilégié vers la NBA. Les Français Ousmane Dieng, Hugo Besson et Rayan Rupert s’en sont notamment servis.

Une machine à contrer

Au sud-ouest de l’Australie, face à l’Océan Indien, Alex Sarr est monté en puissance ces derniers mois au sein de l’équipe la plus titrée du championnat. Il a disputé 27 matchs cette saison, avec 9 points, 4 rebonds et 1,5 contre en 17 minutes de temps de jeu en moyenne. Il fait d’ailleurs partie des trois meilleurs contreurs de la NBL.

Le 27 janvier dernier, le géant français a même compilé 5 contres et 18 points face aux South East Melbourne Phoenix. Blessé à la hanche durant près d’un mois, il est revenu pour disputer les playoffs, en sortant deux matchs séduisants malgré l’élimination rapide de Perth.

Parfois comparé à Evan Mobley, le joueur des Cleveland Cavaliers, Alexandre Sarr est un excellent protecteur de cercle. Avec sa présence dissuasive, sa grinta, son timing et sa faculté à poser des blocks, il a le profil d’un défenseur dominant. Mais en tant que poste 4, il aime aussi s’écarter et offrir des positions loin du panier en phase offensive. Son explosivité et sa vitesse lui permettent aussi de faire de gros dégâts en transition.

 

Un manque de fiabilité au tir

En revanche, il manque encore de fiabilité au tir. Un domaine dans lequel il va devoir travailler dans les prochains mois pour espérer scorer en NBA. Ses changements de direction et son maniement du ballon restent aussi perfectibles, tout comme sa manière d'attaquer le cercle et son impact au duel. A l’heure de se frotter aux meilleurs joueurs du monde, le futur rookie doit gagner en épaisseur et s’étoffer physiquement, notamment au niveau du haut du corps.

Même s’il ne s’annonce pas comme un franchise player, Alexandre Sarr peut espérer faire une carrière intéressante aux États-Unis. Certains lui voient le potentiel d’un futur All Star.

Les conseils de son frère Olivier Sarr

A l’heure de traverser l’Atlantique, Alexandre Sarr, dont le père Massar était un basketteur professionnel sénégalais, peut s'appuyer sur les conseils de son grand-frère Olivier Sarr, qui vit lui aussi de la balle orange. Le pivot de 25 ans a enchaîné cette saison les allers-retours entre la NBA (sous les couleurs d’Oklahoma City) et la G-League (le championnat secondaire de la NBA). Les deux frangins sont proches et échangent régulièrement malgré le décalage horaire. L’occasion d’évoquer, parfois, le parcours atypique d’Alexandre, qui a pas mal voyagé avant de se retrouver en Océanie. 

Né en 2005 en Gironde, il a commencé le basket dans la région de Toulouse, en se faisant repérer très tôt. A l'âge de 14 ans, il a rejoint le Real Madrid durant deux saisons, avant de connaître une première expérience aux États-Unis en intégrant la Overtime Elite, une ligue lancée afin de concurrencer la NCAA (qui gère les grandes écoles et les universités américaines). Au sein de cette structure basée à Atlanta, Alex Sarr a pu accélérer son développement sur le parquet, tout en suivant des cours et en étant rémunéré.

Comme Victor Wembanyama l’avait fait avec les Metropolitans de Boulogne-Levallois, le jeune globe-trotteur a aussi participé en septembre dernier à deux matchs d’exhibition face à la G-League Ignite (une équipe regroupant des espoirs de la NBA, épaulés par quelques vétérans). En bluffant tout le monde avec 21 points, 8 rebonds et 6 contres de moyenne. De quoi faire grimper sa cote chez les scouts NBA, qui l'avaient depuis depuis longtemps dans le viseur.

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