JO 2024 (SKATEBOARD): "ON AVAIT MIS LES ANNEAUX OLYMPIQUES, LES DRAPEAUX PARIS 2024", NANA TABOULET, 14 ANS, SAVOURE SA QUALIFICATION POUR LES JEUX

Nana vous êtes rentrée à la maison. Remise de vos émotions ou tu as encore du mal à réaliser? 

Nana: J’ai un peu de mal à réaliser ce que je suis en train de vivre sachant que c’est un de mes plus grands rêves. Je n’arrive pas trop à m’imaginer mais je suis super contente de ce que j’ai pu faire. C’est tout frais, je suis revenue il y a trois jours à peine. C’était trop bien, la sensation de retrouver ma famille, mes amis.  

Votre première réaction lors de votre qualification? 

Nana: Je n’ai pas parlé du tout, j’étais bouche bée. J’ai regardé mon coach, étonnée. Après quand j’ai appelé mes parents j’ai pleuré. J’étais super contente mais choquée. 

Vos parents n’avaient pas fait le déplacement à Budapest, vous avez eu un beau comité d’accueil à votre retour? 

Nana: J’ai eu un bel accueil, il y avait toute ma famille: mes grands-parents, ma tatie, ma meilleure amie était là. Il y avait tout le monde, c’était trop cool. 

Julien, son père: On avait mis les anneaux olympiques, les petits drapeaux Paris 2024 ! 

L’attribution des Jeux pour Paris, c’était en 2017, vous aviez 8 ans, vous étiez loin d’imaginer pouvoir participer à ces Jeux?  

Nana: Je n’étais pas du tout là-dedans, c’est vraiment pour les Jeux de Tokyo en 2021 que j’ai dit à mon père: “Je veux faire ceux de Paris”. J’ai eu une motivation quand j’ai vu les Français à Tokyo, c’était à 3h du matin, je me levais pour regarder le skate. J’ai eu envie de représenter la France comme eux. Je me suis entraînée et j’ai réussi à avoir la qualif.  

Pour les Jeux, toute la famille va faire le déplacement?  

Julien: Oui, on va tous bouger! Nana va avoir un programme chargé, elle part s’entraîner la semaine prochaine sur la côte est des Etats-Unis avec les qualifiés de l’équipe de France. Elle va revenir, s’entraîner un peu à la maison, voir ses coachs à droite à gauche. Le 31 juillet, elle monte à Paris, je vais monter en même temps qu’elle et être en backup (derrière) à la maison de la Performance (ndlr : lieu réservé à la délégation française à côté du village olympique) pour faire des points avec Nana et ses coachs. Puis Caro (la mère de Nana), les enfants, tout notre club, notre cuisinier, notre prof de planche… ils montent tous. Ils vont nous rejoindre et on va passer quatre/ cinq jours à Paris. On a un club de windsurf sur le bord de la mer, il y a du monde l’été, un petit restau… Ça va sûrement être le plus bel été de notre club depuis que l’on a ouvert il y a 15 ans, c’est incroyable.  

La glisse, c’est une histoire de famille chez vous… 

Julien:  Nous on faisait du windsurf, de la planche à voile freestyle pendant 15 ans avec ma femme Caro. On a fait toutes les Coupes du monde, on a toujours voyagé. Quand les enfants étaient petits, on allait toujours à Hawaï, la dernière fois qu’on y est allés c’était en 2019-2020. Nana est partie vers le skate, elle a aimé ça. On a essayé de lui apporter notre expérience dans le sport de haut niveau. On a suivi ça à fond et maintenant Nana fait ce qu’elle aime, trop cool!  Je suis de Lyon et je skatais aussi pas mal là-bas, place de l'Hôtel-de-Ville…une histoire de famille! 

Comment avez-vous commencé le skate? 

Julien: C’est Caro qui a inscrit Nana à un cours de skate, elle avait 5 ou 6 ans. Pour le coup, ça lui a plû, elle en faisait déjà un peu avant, elle a commencé vraiment tôt vers l’âge de 5 ans à Perpignan. Donc après ça, on l’a inscrite au cours de skate à Perpignan, on l’a emmenée. Quand ton enfant aime quelque chose, tu le suis! Elle avait envie de skater tout le temps, elle progressait vite. Quand elle avait 10 ans, elle a été repérée pour intégrer le collectif jeunes équipe de France. Ils ont commencé à la coacher et voilà où on en est aujourd’hui!  

Vos journées type en ce moment à 30 jours des Jeux?  

Nana: Quand je vais au collège, il y a un collège toute la journée et je m’entraîne le soir. Quand il n’y a pas de collège, je révise vu que je passe le brevet le 1er et le 2 juillet. Après je m’entraîne, je fais une heure le matin et une heure en fin de journée vers 18h. Parfois je fais de la rééducation avec mon kiné, de la préparation physique avec mon préparateur sportif, j’ai des visios avec ma coach mentale. C’est à peu près ça… 

Julien: Elle skate à peu près tous les jours, parfois ça peut skater 2 ou 3 heures, parfois 45 minutes. Ça dépend aussi de la météo, du vent. C’est une culture le skate, c’est un plaisir, ça dépend aussi de ce que tu as envie de faire dans la journée. Ça reste avant tout un plaisir, une passion.   

Parce quevous vous êtes aussi blessée il y a peu? 

Je me suis fracturé le poignet le 11 janvier en début d’année, ce qui m’a fait rater une étape de Coupe du Monde à Dubaï. J’étais un peu stressée au niveau des points mais j’ai réussi à remonter mes points à Shanghaï où j’ai fait une 13e place puis à Budapest, j’ai fait 20e place, ce qui m’a assurée ma qualification donc une belle remontée! Je suis remise de ma blessure, parfois j’ai quelques douleurs mais c’est normal, je peux quand même faire mes tricks! Je m’étais aussi fracturé la cheville en janvier 2022 à Bordeaux, dans le même skatepark où je me suis blessé au poignet.  

Julien: Elle a enchainé les blessures. C’était dur mais comme j’ai dit à Nana: 'On s’est beaucoup blessés aussi (sa femme et lui)', tu eviens toujours plus fort! Tu ronges ton frein, tu attends et quand tu reviens sur ton skate, tu es deux fois plus motivé'.  Nana est allée à la gym, elle s’est rééduquée, elle a fait tout ce qui fallait pour revenir plus forte. Ça forge! 

On est à 30 jours, comment vous vous sentez? 

Nana: Je suis trop excitée d’y aller, j’ai envie que ce soit le jour J, l’ambiance JO et des tribunes. Après il y a encore un peu de patience à avoir, ça me permet de bien m’entraîner, travailler mes tricks, des nouvelles figures…   

Vous rêvez d’une médaille? 

Nana: Evidemment, je rêve d’une médaille! Après…mon objectif est de faire une finale pour l’instant. 

Julien: Elles vont être 22 et les 8 premières iront en finale. L’objectif est d’abord la finale puis si elle arrive en finale, elle va tout donner de toute manière, ça reste du skate. C’est la philosophie du skateboard, tout donner. Elle y va en outsider tranquille. Elle va pouvoir encore peaufiner ce qu’elle a en tête pour pouvoir bien le faire là-bas et profiter de ce moment.  

-Et en dehors du skate, vuos avez d'autres passions?

Nana: Bonne question. Je ne sais pas trop...

Julien: Bah tu surfes ? 

Nana: Je fais des sports de glisse quoi. Surf, snowboard… que des sports de glisse.

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