VIOLENCES DANS LE FOOT AMATEUR: EN IMMERSION AVEC UN ARBITRE éQUIPé D'UNE CAMéRA DANS LE DISTRICT GRAND-VAUCLUSE

"Messieurs, sachez qu’il y aura la GoPro sur ce match", annonce l’arbitre Mohamed Ezkiyouh, en préambule de la rencontre aux capitaines et entraîneurs des deux équipes. L’Olympique Montelais et le Stade Maillanais (D1), dans le district Grand-Vaucluse, se retrouvent ce dimanche 14 avril après un match aller arrêté et déclaré perdu de chaque côté suite à une bagarre générale.

Les dirigeants des deux clubs ont milité pour que la caméra soit présente pour ce match retour sous tension. Au-delà du contentieux du match aller, les deux équipes jouent gros sur cette fin de saison. L’une vise la montée, l’autre veut éviter la relégation. 

5000 euros investis sur 10 caméras

Face à la recrudescence des bagarres générales ​​et des dossiers en instruction, il a fallu réagir, explique Christophe Benoit, président du district: "On a eu une forte augmentation des affaires disciplinaires (150%). On a organisé un séminaire de la violence, des idées sont ressorties dont celle-ci. Ce sont 5000 euros investis, c’est pour ça qu'on n'a acheté que 10 caméras. En juin on fera le point et on espère investir un peu plus en étant aidé."

Un dispositif que Mohamed, arbitre de cette rencontre, valide en tous points: "Je pense qu'idéalement, il faudrait que chaque arbitre ait sa caméra. On ne connaît pas les faits de violence à l'avance. La caméra permet la prévention et limite la violence." Un constat qui s’applique à cette rencontre. "Ce match-là se passe très bien", admet un dirigeant. "On n’entend pas un bruit, ça ne conteste pas", complète le président du district.

"J’ai tendance à beaucoup parler avec les arbitres, là j'ai plus d'appréhension, j'y vais moins !"

La rencontre est à sens unique (4-0 pour les locaux) mais l’arbitre a eu plusieurs situations litigieuses à gérer, dont un penalty accordé aux visiteurs en fin de première période: "J'essaie d'être au plus près des actions pour que les joueurs voient que je suis équipé de la caméra. Il n’y a eu presque aucune contestation sur mes décisions. Les joueurs s'excusent aussitôt."

Sur le terrain, Yohan se sent rassuré: "On aimerait l'avoir plus souvent. Ça n'empêche pas les chambrages, on est là pour la compétition mais pas pour se battre. On est, pour beaucoup, des pères de famille..." Dans le camp d’en face, Smaïl admet avoir évolué: "Aujourd'hui avec la GoPro ça s'est très bien passé. J’ai tendance à beaucoup parler avec les arbitres, là j'ai plus d'appréhension, j'y vais moins! La caméra nous fait redescendre très vite en pression."

Pour le président du district, Christophe Benoit, elle facilite la vie de tout le monde: "Jusqu'à maintenant en commission de discipline on avait trois versions, celle des deux clubs et celle de l'arbitre. Aujourd'hui, plus personne ne peut mentir. Après 64 rencontres, on n'a eu à utiliser les GoPro que 4 fois pour des petits faits." Un dispositif qu’il espère voir se répandre à grande échelle.

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