MADAGASCAR: UN PREMIER BLOC OPéRATOIRE DéDIé à LA CHIRURGIE PéDIATRIQUE CARDIAQUE

À Madagascar, le président de la République a inauguré ce jeudi 4 juillet le tout premier bloc opératoire de chirurgie pédiatrique cardiaque du pays, au Cenhosoa, l’hôpital militaire d’Antananarivo. Un projet de longue haleine porté depuis 2018 par l’ONG française la Chaîne de l’espoir. Objectif : permettre à terme aux enfants atteints de cardiopathie d’être opérés sur l’île, par des médecins malgaches et ne plus laisser leurs chances de survie dépendre d’une évacuation à l’étranger. Fin mai, quatre enfants ont été opérés à cœur ouvert par une équipe médicale franco-malgache dans le bloc flambant neuf.

Avec notre correspondante à Antananarivo, Sarah Tétaud

Au bloc, cela fait déjà 5 heures que les 19 soignants s’affairent autour de Finoana, 8 ans : chirurgiens, anesthésistes, infirmiers, ou, cardio-pédiatres, comme docteur Dany Ravaoavy, médecin au Cenhosoa. Sous l’œil de son tuteur, un cardio-pédiatre bénévole du CHU de la Réunion, le Dr Dany effectue l’échographie transœsophagienne, une compétence acquise grâce aux nombreuses missions de compagnonnages effectuées ces dernières années à l’étranger et organisées par la Chaîne de l’Espoir.

« C'est historique, parce que ça fait très longtemps qu'on a attendu ce moment. La construction du bloc, la dotation des matériels qui sont très très onéreux… et le fait de pouvoir opérer à cœur ouvert, pour la première fois, les enfants ici, c'est un grand événement », souligne le docteur Dany Ravaoavy.

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150 enfants malgaches en attente d'opération

Finoana, atteint d’une malformation cardiaque nécessitant obligatoirement une opération à cœur ouvert, était sur liste d’attente depuis plus de 4 ans pour partir se faire soigner en France. À son réveil en salle de réanimation, le petit garçon, encore incrédule, murmure, le sourire aux lèvres : 

« Je vais bientôt pouvoir rejouer au foot avec mes frères et sœurs », espère-t-il. « Je suis content d’avoir été opéré, et surtout heureux de ne pas avoir été envoyé à l’étranger. J’avais peur de cette option-là parce que je savais que ça voulait dire que je partirais seul sans mon papa ni ma maman. »

Un vrai espoir pour les quelque 150 enfants malgaches en attente d’opération. Mais l’aventure est loin d’être achevée. Il faudra compter au minimum cinq années de formations régulières et de missions opératoires étrangères avant que le personnel de l’hôpital puisse réaliser, en totale autonomie, ces opérations à cœur ouvert, sur la Grande Île.

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