DOUBLE CONTACT - PETIT BISCUIT: "J’AI EU UN CHANGEMENT DE VIE RADICAL GRâCE AU SPORT"

"Gros gâteau", "grand quatre quart", "big cake". Ses fans s’amusent régulièrement à le rebaptiser sur les réseaux. Depuis qu’il soulève de la fonte et enchaîne les séances d’abdos, Petit Biscuit ne ressemble plus au frêle adolescent qui s’est fait connaître fin 2017. A l’heure de sortir son troisième projet, "Discipline" (disponible le 28 juin), le producteur de musique électro est désormais un autre homme. Plus âgé, plus mature et surtout plus épais. Avec un corps sculpté par des heures hebdomadaires de musculation. "Je fais du sport à la salle six jours sur sept. C’est du renforcement musculaire, soit de la force ou de l’hypertrophie (augmentation de la masse musculaire). Le septième jour, souvent je n’ai pas le temps, donc je fais de la mobilité, des étirements ou alors je vais courir", confie Mehdi Benjelloun (son vrai nom). Comme lorsqu’il compose en studio, l’artiste originaire de Rouen se montre précis et méticuleux à l’entraînement: "J’aime bien ce côté où tu fais chaque jour les mêmes mouvements en essayant de toujours plus optimiser. Moi, je suis vachement comme ça. J’aime bien le travail du détail."

Un record à 140kg au développé-couché

Après avoir longtemps vécu sans vraiment prendre soin de lui, Petit Biscuit a totalement modifié son quotidien lors de la pandémie de Covid. Pour basculer dans un autre mood: "De 2017 à 2019 ans, j’ai passé beaucoup de temps en tournée. J’étais souvent dans les aéroports, à ne pas trop dormir, avec un mode de vie pas très sain. Mais avec le confinement, tout s’est arrêté. Je suis resté chez moi et c’est là où il y a eu un changement de mode de vie assez radical. Je me suis mis au sport. J’en ai fait beaucoup. Avec les potes, on s’appelait en FaceTime. Il y avait cet aspect social qui était trop bien. Au début, c’était des pompes, un peu de callisthénie (des exercices au poids de corps). On faisait avec ce qu’on avait, beaucoup de tractions. Et quand les salles ont réouvert, j’y suis allé et je n’ai jamais arrêté." Mehdi est maintenant un habitué du développé-couché. Après avoir tester ses limites, parfois dans la douleur, il a appris à optimiser ses efforts lorsqu’il s’allonge sur le banc. "Lors de mon premier cycle de force, qui m’a valu une petite tendinite de l’épaule, j’étais arrivé jusqu’à 140kg, glisse-t-il, lorsqu’on l’interroge sur son record en la matière. "Mais ce n’était que de la force, il n’y avait pas de renforcement et puis sur une durée trop longue. J’ai appris de mes erreurs mais j’ai quand même atteint les 140kg, donc c’est cool."

Il suit un régime vegan

Au-delà de la muscu, l’auteur du tube "Sunset Lover" a aussi changé son alimentation pour devenir végan. "J’avais regardé un documentaire qui s’appelle "The Game Changers" (sorti en 2019, avec des témoignages d’athlètes comme Lewis Hamilton, Chris Paul ou Novak Djokovic, NDLR). Ça m’avait grave inspiré à me dire: ‘Ok, je vais tenter moi aussi’. Et ce changement de vie m’a carrément plu. Je me suis trouvé une deuxième passion. Pour moi, ça n’a pas du tout été difficile."

Son virage spectaculaire a inspiré certains de ses proches, qui lui ont emboîté le pas et suivent un programme similaire. Au sein de sa fan base aussi, sa nouvelle vie a suscité quelques vocations: "Je suis trop content d’avoir eu ce changement, physique et mental, et de pouvoir en parler avec les gens. J’aime autant parler de ma musique que d’autres choses qui peuvent nous rapprocher et le mode de vie en fait partie. C’est un sujet commun sur lequel il est toujours intéressant d’échanger."

Connecté avec Daniel Ricciardo

Nettement plus affûté, Mehdi a senti la différence en enchaînant les concerts et les déplacements. Sur scène, le cardio ne faiblit plus. Et la récupération se fait en douceur après le show. "J’ai enchaîné quasiment deux mois de tournée et je ne me sentais pas du tout fatigué, alors qu’en général, je dormais énormément quand je rentrais des tournées. J’avais carrément plus d’énergie. Et là, je me suis dit: ‘C’est quoi la suite?’ (sourire). Le sport a permis de rythmer énormément mes tournées. Et je pense que les prochaines seront pareilles."

Né en novembre 1999 d’une mère française et d’un père marocain (natif de Fès), Petit Biscuit a fait douze ans de tennis dans sa jeunesse. Il ne tape plus la balle jaune depuis longtemps, mais lorsqu'il en a l’occasion, il continue de suivre un peu les grands tournois de l’année. Sans forcément s’attacher à un joueur en particulier. Le jeune musicien est en revanche branché avec Daniel Ricciardo, le pilote australien de Formule 1, de dix ans son aîné: "Il partageait énormément mes musiques, du coup je lui ai envoyé un message parce que j’aime beaucoup le sportif. On a parlé un petit peu et l’humain derrière était trop cool. Même à travers les réseaux, tu ressens la simplicité des gens et tu vois le côté chill. On s’est bien entendus dans ce sens-là".

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