ON VOUS DIT TOUT SUR LE CASTING LE PLUS COOL DE LA FASHION WEEK

À la Fashion Week de Paris, il y a bien sûr les créateurs, les vêtements, les accessoires, les VIPs… et aussi les mannequins. Et construire un casting, ce n'est pas rien. Car le casting - comme celui d'un film - va définir aussi l'identité de la marque, envoyée au quatre coins du monde via YouTube et les réseaux sociaux. Pour fêter ses dix ans d'existence, Drôle de Monsieur, la marque de streetwear fondée en 2014 par les dijonnais Dany Dos Santos et Maxime Schwab sous le slogan provocateur « Not from Paris, Madame » a frappé fort, devant un beau public réuni dans le jardin de l'hôtel particulier de la Maison de la Chimie, baignée de soleil (les guests leur disent merci). Après avoir traversé la cour, où trônait une Rolls-Royce rutilante dans laquelle semblait avoir été volontairement abandonné un bouquet de lys, c'est autour d'une pelouse vert émeraude que prenait place, entre autre, Malik Bentalha, autour d'un concertiste de piano. Ambiance cocktail estival en plein 7e arrondissement, mais mâtiné de ce cool streetwear qui est la marque de fabrique de Drôle de Monsieur adoptée par Justin Bieber, Omar Sy, mais encore SCH, Mike Tyson et Damso. Pour ce deuxième défilé en une décennie d'existence, les deux créateurs avaient fait appel à Ikko, le directeur de casting vu à l'oeuvre également chez 3.Paradis, au sein de magazines pointus Noisé et Wallpaper ainsi que pour l'événement mode de l'année à Paris, le Vogue World.

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Esprit de mélange

« On ne voulait pas trop thématiser : on voulait un casting qui représente notre communauté, en prenant aussi bien un Ben Cobb que le rappeur londonien Sainté en full look faux croco, en jouant sur différents caractères, un peu dans l'esprit d'un Tupak Shakur qui accède à un monde qui n'est pas, à la base, le sien », explique Dany Dos Santos. Un esprit de mélanges parfaitement incarné par le show organisé en ce premier après-midi de beau temps depuis des mois. Sur le gazon, les silhouettes mixant travail d'imprimés, clins d'œil homewear et accents sports sophistiqués (partie de tennis plutôt que lutte MMA) apparaissent les unes après les autres comme un générique de film ultra pensé : on y croise des post-teenage à l'allure d'étudiants en université américaine, un daddy tatoué en short de running et doudoune sans manches, aux côtés d'un très cool Shaminder Biring en tenue d'intérieur et chapeau d'inspiration pacha, qui semble tout juste sortir de son palais privé en pleine Fashion Week de Paris.

Hip pop & Country Club

Il y a là aussi Maggie Maurer, muse des défilés Schiapparelli, ou encore Ben Cobb, le rédacteur en chef de ES Magazine et figure du (rétro) style masculin, en costume croisé-moucheté. Bien vu, les jambes nues, tendance forte de la saison et que Drôle de Monsieur invite à adopter non plus la soquette invisible mais la chaussette au dessus de la cheville, une tendance également vue chez Dior la veille. Pour ce deuxième défilé, Drôle de Monsieur convoque un univers à la croisée des Sopranos et des images du photographe Slim Aarons. Selon Dany Dos Santos, lui-même d'origine italienne, le tenor Pavarotti, qui « a fait de l'opéra un objet pop », n'est pas loin. « Pour notre premier défilé, on s'est inspiré d'un architecte d'intérieur italien, Renzo Mongiardino. On s'inspire beaucoup de l'art décoratif, là on mixait le côté Hollywood Regency avec le Made in Italy et le hip hop. Cette fois-ci, c'était une idée de l'aristocratie opulente, élégante, un esprit country club qui réunit les générations : une très blanche, très années 1960, 1970, et une autre plus métissée, avec l'idée de quelque chose qui s'ouvre. »

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