TUNISIE : KAïS SAïED ANNONCE LA PRéSIDENTIELLE POUR LE 6 OCTOBRE

Kinshasa, 03 Juillet 2024 (ACP).- Le président Tunisien Kaïs Saïed au pouvoir depuis 2019, a annoncé la tenue de l’élection présidentielle le 6 octobre prochain sans signaler sa candidature, a appris l’ACP mercredi de source officielle Tunisienne.

«J’annonce officiellement la tenue de l’élection présidentielle pour le 6 octobre prochain », a déclaré Kaïs Saïed, chef de l’État Tunisien.

«Kaïs Saïed, 66 ans, Spécialiste de la Constitution, élu démocratiquement en octobre 2019 a émis un décret ce jour, convoquant les électeurs pour une élection présidentielle le dimanche 6 octobre 2024 », a indiqué la présidence Tunisienne.

Il a depuis fait adopter une nouvelle Constitution par référendum à l’été 2022, instituant un nouveau système de deux chambres aux pouvoirs très limités : l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) et un Conseil national des régions et des districts. Cette révision constitutionnelle a fait passer la Tunisie d’un régime parlementaire à un système ultra présidentialiste qui consacre, selon ses détracteurs, la dérive autoritaire de Kaïs Saïed.

Quelques opposants emprisonnés depuis son accession au pouvoir

Depuis le printemps 2023, les principaux opposants ont été emprisonnés, notamment le chef du parti islamo-conservateur Ennahda, Rached Ghannouchi, et la présidente du Parti destourien libre, Abir Moussi, nostalgique des dictatures du héros de l’indépendance Habib Bourguiba et de Zine el-Abidine Ben Ali, renversé lors du Printemps arabe en janvier 2011.

Depuis son coup de force, Kaïs Saïed dirige le pays par décrets. À plusieurs reprises ces derniers mois, le président a ordonné le limogeage de divers ministres et hauts fonctionnaires.

Depuis février dernier, une vingtaine d’opposants et personnalités ont été emprisonnés et sont « accusés de complot contre la sûreté de l’État » – des personnes que Kaïs Saïed a qualifiées de « terroristes ». Des ONG dont Amnesty International ont dénoncé « une chasse aux sorcières motivée par des considérations politiques« .

Ennahda, bête noire de Kaïs Saïed, a dominé les coalitions des dix années qui ont suivi la révolution démocratique de 2011 contre la dictature de Zine el-Abidine Ben Ali.

La grave crise politique que traverse la Tunisie depuis le coup de force de Kaïs Saïed se double de graves difficultés économiques avec une croissance poussive (environ 2 %), un taux de pauvreté en hausse (4 millions de Tunisiens sur 12 millions d’habitants) et un chômage très élevé (15 %).

La Tunisie est, avec la Libye, l’un des principaux points de départ des migrants qui risquent des traversées périlleuses en mer Méditerranée dans l’espoir de rejoindre l’Europe. Depuis un discours aux accents xénophobes du président Saïed en février 2023, des milliers de ressortissants d’Afrique subsaharienne séjournant illégalement en Tunisie ont perdu leur logement et leur travail, le plus souvent informel.

En mai, le Haut-commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme a dénoncé « l’intimidation et le harcèlement » dont sont victimes en Tunisie des avocats et membres des médias critiques du gouvernement et de ses politiques migratoires.

ACP/C.L.

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