GROUPES PARLEMENTAIRES - DES DéPUTéS INDéPENDANTS S’ALLIENT à LA MAJORITé

Des membres du futur groupe parlementaire des indépendants à Tsimbazaza se sont présentés à la presse, hier.

Avant la session spéciale de l’Assemblée nationale, les alliances entre les groupes parlementaires se précisent. Hier, un groupe de quarante-cinq députés indépendants a annoncé son soutien à la majorité.

Les choses vont vite. Moins d’une semaine après la proclamation des résultats définitifs des législatives, jeudi, et quelques jours avant le début de la session spéciale qui démarre le 9 juillet, la configuration des forces à l’Assemblée nationale se dessine.

Lors d’une déclaration à la presse, hier en milieu d’après-midi, à la cafétéria de la Chambre basse, à Tsimbazaza, quarante-cinq députés indépendants sur les cinquante proclamés par la Haute Cour Constitutionnelle (HCC), ont effectué une déclaration commune. Par la voix du député Fanomezantsoa Andrianjanahary, élu dans la circonscription de Manandriana, ils affirment leur intention de former un groupe parlementaire à part entière lorsque la session spéciale démarrera.

D’emblée, ces députés indépendants annoncent aussi leur intention de s’allier avec la majorité, à savoir, le groupe que formera la coalition “Isika rehetra miaraka amin’i Andry Rajoelina” (Irmar). “(...) Nous allons plaider dans l’intérêt de la population et soutiendrons aussi le pouvoir”, sont les mots du député Andrianjanahary, qui a parlé au nom du groupe des quarante-cinq élus indépendants. Des propos renchéris par le député Hubert Rakotoson, député de Mahanoro.

“Nous allons travailler avec le pouvoir, conjuguer nos efforts dans l’intérêt supérieur de la nation et l’intérêt de ceux qui nous ont élus”, a ajouté le député Rakotoson, l’autre porte-parole des quarante-cinq indépendants durant leur sortie médiatique d’hier. Outre les deux porte-voix, des visages connus tels que Pety Rakotoniaina, député d’Ikalamavony, ou encore, Marco Tsaradia, député d’Ampanihy Andrefana et Charly Nakany, élu à Beroroha, ont été aux premiers rangs, hier.

Réserves

D’anciens ministres récemment élus députés comme Nourdine Chabani, élu à Tolagnaro, figurent aussi dans le groupe des quarante-cinq. L’essentiel de ce futur bloc des indépendants est composé de nouveaux venus à l’institution de Tsimbazaza, comme l’élu d’Ambositra, le député Fanomezantsoa Yves George Andriamihaja, dit Liva Rason, ou encore Jacques Bruno Fils Goulamaly, élu dans le jeune district d’Antanimora Atsimo, et Liva Zavamanitra Andriamiharivolamena, député de Fandriana.

Au regard du parterre de nouveaux députés indépendants qui se sont présentés à la presse, hier, ceux qui sont réélus ont déjà été dans le camp du pouvoir durant la dernière législature. Parmi les nouveaux élus, plusieurs ont pris part à la campagne électorale pour la réélection de Andry Rajoelina, président de la République. De prime abord, le nombre de députés affiliés au groupe Irmar s’élève désormais à cent vingt-neuf.

Des figures notoires de l’arène politique, eux aussi, élus sous une bannière indépendante ont été absentes. Il y a par exemple l’ancienne ministre de l’Artisanat, Sophie Ratsiraka, élue à Vatomandry, ou encore l’ancien président de la Confédération africaine de football (CAF), Ahmad, nouveau député de Mitsinjo. Ceux qui ont effectué la déclaration à la presse hier, affirment cependant, que le reste des quarante-cinq députés indépendants absents à la cafétéria de l’Assemblée nationale, “sont encore dans leurs circonscriptions respectives”.

Le député Ogascar Fenosoa Mandrindrarivony, élu du 3e arrondissement d’Antananarivo, a appelé à la mise en place d’un méga-groupe parlementaire exclusivement composé d’élus indépendants, dans la foulée de la proclamation des résultats des législatives. Il affirme, toutefois, ne pas figurer dans la liste des quarante-cinq, sans plus de commentaire. Visiblement, ceux qui ont effectué la sortie médiatique d’hier lui ont damé le pion.

L’inamovible député de Betroka, Nicolas Randrianasolo, a aussi été absent, hier. Bien qu’il s’en revendique, il n’est pas un indépendant. Il s’est fait élire sous les couleurs de son parti politique, le GJMP. Une contradiction résonne, par ailleurs, dans les propos des deux porte-voix de ce bloc d’indépendants. Ils affirment leur intention de soutenir le pouvoir, tout en attestant qu’ils restent indépendants jusqu’au bout de leur mandat, “puisque c’est pour cela que nos électeurs nous ont élus”.

Seulement, le titre d’indépendant implique le fait d’être libre de toute attache et ligne politique. Affirmer leur obédience au pouvoir et composer un groupe parlementaire veut dire pourtant se plier à une ligne politique et à la discipline du groupe parlementaire. Comme le note Toavina Ralambomahay, candidat malheureux aux législatives, “se présenter comme indépendant signifie qu’on ne partage pas les idées des entités politiques en présence. Former un groupe d’indépendants est aussi absurde puisqu’en principe, ils ont chacun leur point de vue politique”.

Selon les indiscrétions, l’annonce d’hier découle d’une série de réunions et de tractations qui ont démarré dès le lendemain de la proclamation des résultats. Les clauses du deal seraient une représentation dans l’effectif du bureau permanent, mais aussi, au sein de la future équipe gouvernementale. Il y a, toutefois, des réserves sur la solidité et la discipline d’un groupe d’indépendants, surtout en cas d’insatisfaction des desiderata.

Garry Fabrice Ranaivoson

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