GRANDES VILLES - LE PROBLèME DE L’URBANISME ATTAQUé à LA BASE

L’État envisage de simplifier les procédures foncières.

L’État entend prendre des mesures par rapport au domaine foncier. Un premier pas vers l’harmonisation de l’aménagement urbain des grandes villes.

«Le problème est là, il est flagrant. Maintenant, il va falloir prendre des mesures ». L’État compte mettre les bouchées doubles pour prendre le souci de l’urbanisme à bras le corps. Naina Andriantsitohaina, ministre de l’Aménagement du Territoire et de la Décentralisation, explique que le gouvernement envisage de couper court aux problèmes d’urbanisation, en premier lieu, par la sécurisation foncière. Selon ses explications, il s’agit d’un pas vers la formalisation des aménagements urbains. « L’amélioration du domaine foncier est prioritaire. Elle est incontournable si l’on veut se lancer dans l’aménagement de nos villes. Pour Antananarivo, il y a des réformes qui sont déjà entreprises autour du foncier. Des textes ont été révisés, mais il y a aussi la mise à jour des catalogues fonciers, pour que chacun puisse être rassuré sur ses droits de propriété », explique le membre du gouvernement.

Que ce soit pour les procédures de transferts ou d’acquisition, tout le processus est complexe. Cela fait perdre du temps et de l’énergie à tout « propriétaire terrien » au sein de la capitale. Cela encourage aussi la prolifération des aménagements informels. Les mesures annoncées s’attaquent aux problèmes de base de l’urbanisme et de la croissance démographique. Rien que dans les faubourgs et les foyers urbains d’Antananarivo, il faut compter jusqu’à 70 % des habitations qui ne sont pas aux normes. Elles sont parfois sujettes aux inondations et aux éboulements de terrain selon leur situation spatiale.

Selon la revue de l’urbanisation de Madagascar, publiée hier par la Banque mondiale, « L’urbanisation rapide se produit sans planification, financement et coordination suffisants pour répondre à la demande croissante d’emplois de qualité, de logements, d’infrastructures et de services de base dans les villes malgaches », souligne le rapport.

Nouveaux remèdes

Les problèmes posés par la croissance démographique à Antananarivo ne datent pas d’hier. Depuis la mise en place du plan Cassaigne à la fin des années 1918, les gouverneurs généraux successifs et, par la suite, les présidents des différentes républiques se sont attelés à définir l’occupation urbaine dans les bourgs malgaches. Dans les années 60, un plan d’urbanisme a été conçu, avec une poussée vers l’Ouest. Cette esquisse est tombée à l’eau faute de moyens et faute d’études approfondies des réalités des populations concernées.

Le problème de l’urbanisme à Antananarivo repose sur un fond d’incivisme tapissé d’une croissance démographique exponentielle. La population résout ses problèmes d’habitat en squattérisant les espaces disponibles en bord de route ou en refluant vers les périphéries. C’est là que les prix du sol restent encore accessibles en dépit des problèmes de transport. Cette fois-ci, les parties prenantes sont optimistes. Elles vont essayer de trouver de nouveaux remèdes à ces maux. « Celui qui n’appliquera pas de nouveaux remèdes doit s’attendre à de nouveaux maux », disait le philosophe et homme d’État anglais Francis Bacon.

Itamara Randriamamonjy

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