UN VENT DE MORALISATION SOUFFLANT SUR LA RéGION CASABLANCA-SETTAT

La scène se déroule à Sidi Dahbi, une paisible commune rurale nichée dans la province de Settat. Le quotidien des habitants a été récemment secoué par un événement qui ne manquera pas de marquer les esprits. L’affaire concerne la présidente de la commune, une figure locale dont l’autorité semblait inébranlable, mais qui s’est retrouvée confrontée à la main ferme du pouvoir administratif.

Cette dernière, investie de la lourde responsabilité de gérer les affaires locales, a été brusquement arrêtée dans son élan par une décision sans appel du gouverneur de la province. Ce dernier, dans un geste audacieux, a décidé de suspendre la présidente de ses fonctions, en raison d’allégations de mauvaise gestion, d’absences prolongées et de pratiques douteuses, rendant sa position intenable.

Un signal fort pour la moralisation de la vie publique

Cette intervention du gouverneur s’inscrit dans une dynamique plus large de moralisation de la vie publique. Les autorités locales sont de plus en plus tenues de rendre des comptes. Le message est clair : l’ère des petits arrangements et des pratiques clientélistes semble toucher à sa fin, du moins sous l’œil vigilant de ce gouverneur déterminé à restaurer l’éthique au cœur des institutions locales.

Ce geste fort envoie un message sans équivoque à l’ensemble des responsables locaux : la transparence et l’intégrité ne sont plus des options, mais des impératifs. L’époque de l’impunité pour les élus locaux est révolue.

Le parcours d’Ilham Belkas remis en question

Pourtant, Ilham Belkas, issue du monde rural, avait su faire preuve de persévérance et de détermination à seulement 18 ans pour remporter les élections du 8 septembre 2021. Elle était devenue ainsi la présidente de la commune de Sidi Dahbi, rattachée à la circonscription de Ben Ahmed nord dans la province de Settat, et la plus jeune présidente de commune au niveau national.

Cependant, cette victoire est aujourd’hui éclipsée par la décision de suspension, prise après une enquête minutieuse révélant des dysfonctionnements et des irrégularités dans la gestion de la commune. Les habitants, souvent spectateurs passifs des manœuvres politiques, assistent cette fois-ci à une scène dans laquelle la justice administrative prend les devants, rappelant que nul n’est au-dessus des lois.

Quoi qu’il en soit, l’affaire est loin d’être close, et la présidente suspendue pourrait bien devoir répondre de ses actes devant une juridiction compétente. Cela laisse entrevoir une volonté claire de la part des autorités marocaines de renforcer la moralisation de la vie publique, en ciblant non seulement les petits dérapages, mais également les pratiques profondément enracinées de mauvaise gestion et de corruption.

Un séisme politico-judiciaire secoue la région

Mercredi dernier, la région de Casablanca-Settat a par ailleurs été le théâtre d’un véritable séisme politique et judiciaire. Plusieurs élus locaux, autrefois intouchables, ont été frappés par des décisions de suspension et d’exclusion, résultant d’une série de dysfonctionnements et de manquements graves relevés par le ministère de l’Intérieur.

Parmi les figures notables visées, Mohamed Kotrib, président de la commune d’Oulad Azzouz dans la province de Nouaceur et membre du Rassemblement National des Indépendants (RNI), a été destitué de ses fonctions, tout comme son premier adjoint, Abdelkader Benhania, ancien président de la commune et membre du Parti Authenticité et Modernité (PAM).

Toute une série de membres du conseil communal d’Oulad Azzouz, ainsi qu’un élu de la commune de Settat et plusieurs autres membres des conseils locaux de Dar Bouazza, ont également été touchés par ces décisions de justice. La commune de Dar Bouazza, avait déjà vu son président et son adjoint démis de leurs fonctions par le même tribunal la semaine précédente.

Ces sanctions sont tombées à la suite d’un rapport accablant de l’Inspection Générale de l’Intérieur, qui a mis en évidence de multiples défaillances dans l’administration communale. Les secousses n’ont pas épargné d’autres communes de la région.

Le président de la commune d’Oulad Zidane, située dans la province de Berrechid, et son premier adjoint, ainsi qu’un autre membre du conseil communal, en ont fait les frais. Sidi Bennour, le président de la commune d’Oulad Sidi Youhia a connu le même sort, avec l’ajout de mesures juridiques conséquentes à son exclusion.

Que ceux que l’on aurait omis de citer nous le pardonnent tant la liste n’est guère exhaustive ! Les racines de ce tremblement de terre politico-judiciaire remontent à une série d’irrégularités systématiques relevées par les autorités et corroborées par des rapports détaillés de l’Inspection Générale du ministère de l’Intérieur.

The post Un vent de moralisation soufflant sur la région Casablanca-Settat appeared first on Hespress Français - Actualités du Maroc.

2024-08-30T21:56:40Z dg43tfdfdgfd