LAHLIMI : "LES RICHES DOIVENT AUSSI OUVRIR LEURS PORTES ET PARTICIPER à CE DEVOIR NATIONAL"

À la veille du lancement du Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH), le débat public s’intensifie. Les interrogations fusent : Quand cette opération commencera-t-elle ? Comment se déroulera-t-elle ? Qui y participera ? Quelles seront les questions posées ? Les données récoltées seront-elles partagées avec d’autres institutions ? Ces informations pourraient-elles priver certains bénéficiaires du soutien direct de l’État ? Et quel est le budget consacré à cette vaste opération qui redessinera la cartographie du Maroc ?

Le Haut-Commissaire au Plan, Ahmed Lahlimi, a abordé, en partie, ces questions lors d’une conférence de presse tenue ce jeudi 29 août. Cet événement marquait la fin de la troisième et dernière phase du processus de formation en présentiel, à la veille du lancement de la collecte des données auprès des ménages prévue pour le 1er septembre, pour une durée d’un mois.

Ahmed Lahlimi a affirmé que le recensement est une opération nationale de grande envergure, à caractère souverain, servant de référence tant sur le plan national qu’international. Son objectif principal est de déterminer le nombre exact d’habitants au Maroc. Il a également souligné l’engagement du Maroc à respecter les normes internationales fixées par l’Organisation des Nations Unies, sans y ajouter de particularités marocaines.

« Il ne s’agit pas d’un recensement ethnique. Nous sommes tous Marocains, quelles que soient nos origines ou la langue que nous parlons », a-t-il précisé, avant de partager des détails sur les étapes de préparation et d’exécution de cette opération.

Lahlimi a ainsi dévoilé que les travaux cartographiques, menés d’avril 2023 à mai 2024, ont permis de diviser le territoire en 37 109 zones de recensement, 10 958 zones de contrôle et 935 zones de supervision. Il a également mentionné que la localisation géographique a permis de recenser plus de 4,1 millions de bâtiments en milieu urbain et plus de 33 000 hameaux en milieu rural.

Le Haut-Commissariat au Plan (HCP) a aussi souligné que la cartographie des établissements économiques a permis de recenser 1,3 million d’établissements économiques et socioculturels, ainsi que plus d’un million d’établissements à but lucratif. Ces résultats permettront, une fois publiés, de créer des cartes dynamiques et interactives via une plateforme spécialement dédiée.

En ce qui concerne les ressources humaines, Lahlimi a indiqué qu’environ 500 000 personnes se sont portées candidates pour participer au RGPH via une plateforme en ligne. Parmi elles, 200 000 ont été sélectionnées pour une formation à distance, 90 000 ont réussi tous les modules, et 55 000 ont été retenues pour une formation en présentiel, après des entretiens individuels visant à évaluer leurs compétences.

La composition des participants au recensement se répartit ainsi : 60 % d’étudiants et diplômés, 32 % d’enseignants, et 8 % de fonctionnaires et salariés du secteur privé. Les femmes représentent 37 % des participants, tandis que les jeunes de 20 à 29 ans en constituent 48 %.

Interrogé sur la participation des enseignants, qui coïncide avec la rentrée scolaire, Lahlimi a préféré ne pas alimenter la polémique. Il a simplement rappelé que « les enseignants, grâce à leur formation pédagogique et leurs compétences en communication, sont des acteurs clés pour le succès du recensement ». Il a également souligné que le HCP s’attendait à plus d’enseignants, mais le ministère de tutelle a accordé des autorisations dans la mesure du possible.

Concernant les craintes liées à l’utilisation des informations collectées pour imposer des taxes supplémentaires ou retirer des aides, Lahlimi a été catégorique : « Les données collectées ne seront partagées avec personne, elles seront transférées directement au centre informatique du HCP. De plus, personne ne paiera quoi que ce soit en raison de la taille de sa maison ou de la possession d’une voiture, et aucune aide ne sera retirée. Nous ne poserons aucune question sur le travail de la personne, ni sur son salaire, ni sur son statut d’entrepreneur ou autre. Cela ne fait pas partie du recensement. Tout ce qui est lié à sa vie sociale ne nous intéresse pas. »

Enfin, à ceux qui pourraient refuser d’ouvrir leurs portes par crainte de « révéler leur richesse », Lahlimi a répliqué fermement : « C’est un devoir national à caractère souverain. Tout le monde doit y participer, qu’il soit riche, de classe moyenne ou pauvre. Les riches doivent aussi ouvrir leurs portes et participer à ce devoir national. Et personne ne vous prendra rien ni ne vous enviera. C’est juste que vous resteriez en dehors de cet élan national. Sinon, nous serons obligés de dévoiler certaines choses. »

Le Haut-Commissaire au Plan a conclu en mentionnant les mesures prises pour garantir le succès du recensement : mise à disposition des moyens de transport nécessaires, assurance contre les accidents corporels, indemnités exonérées de taxes, et protection assurée par les forces de sécurité nationales, la Gendarmerie Royale et les agents de l’autorité.

The post Lahlimi : "Les riches doivent aussi ouvrir leurs portes et participer à ce devoir national" appeared first on Hespress Français - Actualités du Maroc.

2024-08-29T19:41:13Z dg43tfdfdgfd