L'ESPAGNE DéPENSE PLUS POUR IMPORTER LES FRUITS MAROCAINS

Au cours du premier semestre 2024, l’Espagne a connu une hausse notable des coûts pour les fruits importés du Maroc, avec un prix moyen au kilogramme augmentant de 30 % par rapport à l’année précédente. Bien que la quantité importée ait diminué de 23,8 tonnes, les dépenses totales du pays ibérique ont grimpé à 434,1 millions d’euros, contre 405 millions d’euros l’année précédente.

Au cours du premier semestre de 2024, les importations espagnoles de fruits en provenance du Maroc ont subi un changement significatif en termes de coûts et de volumes. Selon un rapport publié par le média espagnol OkDiario, l’Espagne a payé 30 % de plus pour les fruits marocains comparé à la même période l’année précédente, tout en recevant 23,8 tonnes de produits en moins.

En chiffres précis, l’Espagne a importé 125,5 tonnes de fruits du Maroc pour un montant total de 434,1 millions d’euros durant les six premiers mois de 2024. Cela contraste avec les 149,3 tonnes pour 405 millions d’euros enregistrés au cours des six premiers mois de 2023. Cette évolution a entraîné une augmentation du prix moyen au kilogramme des fruits marocains, qui est passé de 2,7 à 3,46 euros.

Cette augmentations des coûts s’accompagne d’une dépense supplémentaire de 28,5 millions d’euros pour l’Espagne, alors même qu’elle a importe moins de fruits.

Cette hausse significative des coûts d’importation a déclenché une réaction en chaîne dans le secteur agricole espagnol, où les agriculteurs locaux expriment leurs préoccupations face à cette situation. Le responsable des fruits au sein de l’organisation agricole Coag à Aragón, Oscar Moret, a commenté cette situation en affirmant que les agriculteurs espagnols se retrouvent dans une position précaire.

Selon lui, les nectarines et les pêches plates, par exemple, ne devraient pas être vendues à moins de 45 centimes pour couvrir les coûts de production. Or, il observe que les prix actuels sur le marché ne sont pas à même d’assurer une rentabilité.

Moret souligne que même une différence de prix de 10 centimes peut avoir un impact considérable sur les marges bénéficiaires des producteurs. Bien que cette variation ne modifie pas nécessairement les comportements d’achat des consommateurs, elle met les agriculteurs dans une situation financière difficile. La poursuite de cette tendance, selon lui, pourrait entraîner une vente à perte, ce qui enfreindrait la loi sur la chaîne alimentaire.

Il est à noter que le Maroc reste le premier fournisseur de fruits et légumes de l’Espagne en dehors de l’Union européenne (UE). En janvier dernier, les exportations marocaines vers le marché espagnol ont augmenté de 45% par rapport à janvier 2023, atteignant 134 millions d’euros (environ 1,43 milliard de dirhams), selon les statistiques publiées par la Fédération espagnole des producteurs et exportateurs de fruits et légumes (FEPEX).

En volume, ces exportations ont atteint 57 534 tonnes, soit une hausse de 31 % par rapport à l’année précédente. Cependant, la France reste le premier fournisseur de fruits et légumes du marché espagnol, avec un volume de 110 448 tonnes en janvier 2024, soit une augmentation annuelle de 11%, et une valeur de 50 millions d’euros (+15%), selon les données publiées par la FEPEX.

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