GASPILLAGE ALIMENTAIRE AU MAROC: PLUS DE 4 MILLIONS DE TONNES JETéES PAR LES MéNAGES EN 2022

En 2022, à l’échelle mondiale, les ménages ont contribué à hauteur de 60% du total des déchets générés, représentant ainsi un volume alarmant de 631 millions de tonnes. Au Maroc, la quantité de déchets alimentaires jetés par les ménages a dépassé les 4,2 millions de tonnes, témoignant d’une gestion inefficace des ressources alimentaires.

Les ménages de tous les continents ont gaspillé plus d’un milliard de repas par jour en 2022, alors que 783 millions de personnes étaient touchées par la faim et qu’un tiers de l’humanité était confronté à l’insécurité alimentaire, dévoile les principales conclusions du rapport 2024 du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) sur l’indice de gaspillage alimentaire, rédigé par WRAP.

Les services de restauration, incluant les cantines et les restaurants, ont contribué pour 28%, tandis que les supermarchés, boucheries et épiceries ont compté pour 12%. D’après les estimations, cela équivaut à plus de 1.000 milliards de dollars par an jetés à la poubelle inutilement.

Au Maroc, les ménages ont produit 4.219.805 tonnes de déchets alimentaires en 2022. enregistrant une augmentation significative par rapport aux 3.319.524 tonnes de l’année précédente en 2021. Cela représente une quantité de nourriture gaspillée de 113 kg par habitant par an au Maroc, comparé à 91 kg l’année précédente.

Sur le plan international, la production totale de déchets alimentaires en 2022, y compris les parties non comestibles, a atteint 1,05 milliard de tonnes, représentant environ 132 kilogrammes par habitant et près d’un cinquième de tous les aliments disponibles pour les consommateurs. 

« Le gaspillage alimentaire est une tragédie mondiale. Des millions de personnes souffriront de la faim aujourd’hui, car de la nourriture est gaspillée dans le monde entier », a déclaré Inger Andersen, directrice exécutive du PNUE.

« Il s’agit non seulement d’un problème de développement majeur, mais les conséquences de ce gaspillage inutile entraînent des coûts substantiels pour le climat et la nature. La bonne nouvelle est lorsque les pays font de cette question une priorité, il est possible d’inverser la perte et le gaspillage de nourriture de manière significative, de réduire les incidences climatiques, les pertes économiques et d’accélérer les progrès vers les objectifs mondiaux », a-t-elle précisé.

Ce constat offre l’état des lieux le plus complet à ce jour. L’ampleur du problème est devenue plus évidente grâce à l’amélioration de l’infrastructure de données. Au niveau mondial, le nombre de données collectées au niveau des ménages a presque doublé. Cependant, de nombreux pays à revenu faible ou intermédiaire ne disposent toujours pas de systèmes adéquats pour surveiller les progrès vers l’objectif de développement durable 12.3, visant à réduire de moitié le gaspillage alimentaire d’ici 2030, notamment dans les services de la vente au détail et de la restauration.

Parmi les membres du G20, seuls l’Australie, les États-Unis, le Japon, le Royaume-Uni et l’Union européenne disposent actuellement d’estimations sur les déchets alimentaires, leur permettant ainsi de suivre les progrès vers l’objectif de réduction de moitié du gaspillage d’ici 2030.

Les données confirment que le gaspillage alimentaire n’est pas uniquement un problème dans les pays riches, car les niveaux de gaspillage alimentaire moyen des ménages varient seulement de 7 kg par habitant entre les pays à revenus élevés, intermédiaires supérieurs et intermédiaires inférieurs.

Parallèlement, les pays les plus chauds semblent générer davantage de déchets alimentaires par habitant au sein des ménages, ce qui pourrait s’expliquer par une plus grande consommation d’aliments frais contenant une grande quantité de parties non comestibles, ainsi que par l’absence d’une chaîne du froid solide.

De plus, les données démontrent que la perte et le gaspillage de la nourriture ont généré 8 à 10% des émissions mondiales en gaz à effet de serre, soit près de cinq fois celles du secteur de l’aviation ainsi qu’une importante perte de biodiversité due à l’occupation de l’équivalent de près d’un tiers des terres agricoles de la planète.

Les zones urbaines devraient particulièrement bénéficier des efforts visant à renforcer la réduction des déchets alimentaires et la circularité. Les zones rurales génèrent généralement moins de gaspillage de nourriture, ce qui s’explique probablement par un usage plus important des restes alimentaires destinés aux animaux domestique.

The post Gaspillage alimentaire au Maroc: Plus de 4 millions de tonnes jetées par les ménages en 2022 appeared first on Hespress Français - Actualités du Maroc.

2024-03-29T15:29:17Z dg43tfdfdgfd