DISPARITIONS FORCéES : APPELS POUR LA VéRITé SUR LES VICTIMES DES CAMPS DE TINDOUF

À l’occasion de la Journée internationale des victimes de disparition forcée, célébrée le 30 août, les militants des droits de l’homme au Maroc ont intensifié leurs appels pour faire la lumière sur le sort des personnes enlevées dans les camps de Tindouf par la milice séparatiste du Polisario et les services de renseignement algériens. Ils demandent non seulement que justice soit rendue pour les familles des victimes, mais aussi que les responsables de ces crimes odieux soient poursuivis.

Le Comité des Nations Unies sur les disparitions forcées, en collaboration avec le Groupe de travail sur les disparitions forcées ou involontaires et le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, prévoit d’organiser une conférence mondiale à Genève à la mi-janvier prochain. Cet événement rassemblera des associations de défense des droits de l’homme et des familles de victimes pour discuter de la ratification et de la mise en œuvre effective de la convention internationale sur les disparitions forcées, un crime qualifié d’« imprescriptible » et considéré comme un crime contre l’humanité.

Dans son dernier rapport, le Groupe de travail sur les disparitions forcées ou involontaires a insisté sur le fait que « la disparition forcée reste un phénomène mondial ». Il a souligné l’urgence de « prendre des mesures efficaces pour s’attaquer aux causes profondes de ce phénomène », afin que les victimes puissent « chercher la vérité, rendre justice et obtenir réparation », tout en prévenant de nouvelles disparitions.

Ramadan Massoud, président de l’Association sahraouie pour la défense des droits de l’homme à Madrid, a déclaré que « la Journée internationale des victimes de disparition forcée est une occasion de renouveler nos demandes pour révéler le sort inconnu de dizaines de Sahraouis enlevés dans les camps de Tindouf par les dirigeants du Front séparatiste et les officiers des renseignements algériens, et pour identifier leur lieu de détention ».

Dans une déclaration à Hespress, Massoud a pointé du doigt l’État algérien et les dirigeants du Polisario, les tenant pour responsables de ces disparitions survenues sur le sol algérien. Il a également insisté sur « l’importance de garantir les droits des victimes et de leurs familles à connaître la vérité, à obtenir réparation, ainsi que leur droit à des compensations ».

L’acteur des droits de l’homme a exhorté la communauté internationale à « assumer sa responsabilité et à faire pression sur les auteurs de ces violations », tout en insistant sur la nécessité de poursuivre en justice tous ceux impliqués dans ces crimes devant les tribunaux internationaux. Il a également appelé les organisations de défense des droits de l’homme à documenter les violations et les cas de disparitions forcées signalés dans les camps de Tindouf, afin de garantir les droits des victimes et de leurs familles, et de contrer toute tentative de contourner ces droits légitimes.

De son côté, Abdelwahab Al-Maqoui, vice-coordinateur de la coalition des ONG sahraouies et président de l’organisation « Africa Watch », a déclaré que « la célébration de la Journée internationale des victimes de disparition forcée est une occasion précieuse pour tirer des leçons des tragédies causées par ces pratiques odieuses contre les droits de l’homme, en particulier la disparition forcée de personnes et de groupes ».

Al-Maqoui a salué « la force de la volonté politique exprimée par le Maroc dans le discours fondateur de l’Instance Équité et Réconciliation, ainsi que le suivi des mesures nécessaires pour réussir ce processus de réconciliation ». Il a ajouté que la présentation du premier rapport du Maroc devant le Comité sur les disparitions forcées, bien qu’ayant pris du retard, témoigne de la volonté du Royaume de « surmonter tout obstacle à la transition démocratique », visant à réconcilier avec le passé et à renforcer les garanties et les lois nationales pour prévenir toute violation des droits humains.

Le vice-coordinateur de la coalition des ONG sahraouies a également informé le secrétariat de la conférence mondiale sur les disparitions forcées, les experts des comités des traités et les responsables du Haut-Commissariat aux droits de l’homme du « dossier honteux de l’Algérie et du Polisario », accusés de crimes systématiques de disparition forcée. Il a affirmé avoir réussi à convaincre les experts de la réalité de ces cas, malgré l’intransigeance de l’Algérie qui refuse de reconnaître ces crimes et d’en assumer la responsabilité.

Enfin, Al-Maqoui a appelé à une mobilisation internationale pour dénoncer les violations systématiques des droits de l’homme dans les camps de Tindouf, et pour briser le silence imposé par les autorités algériennes. Il a conclu en soulignant l’urgence d’apporter justice aux familles des victimes, qui vivent dans l’incertitude du sort de leurs proches, espérant chaque jour obtenir des réponses et voir les coupables traduits en justice.

The post Disparitions forcées : Appels pour la vérité sur les victimes des camps de Tindouf appeared first on Hespress Français - Actualités du Maroc.

2024-08-30T11:26:30Z dg43tfdfdgfd