BENFICA/OM : UN FRISSON MéMORABLE…

Un frisson, dans tout le corps, dans tous les corps, perdu dans une clameur collective indescriptible, illogique, irréelle… L’Olympique de Marseille vient de se qualifier en demi-finale d’Europa League. La décharge est puissante, elle vous laisse sur les fesses. Pantois, à admirer ce maelstrom d’émotion positive avec un sourire béat aux lèvres. C’est le football, c’est le Stade Vélodrome. Vous criez, vous pensez crier mais ne vous entendez pas crier. Vous ne pouvez plus crier. C’est le football, c’est le Stade Vélodrome.

 

120, 130 minutes à pester, à hurler « à gauche » puis « à droite« , « ouaaaaiiiissss !!!! » à un moment, « nooooon » à un autre, à retenir son souffle, à claquer des dents, à serrer rageusement les poings sur la première parade de Pau Lopez dans cette satanée séance de tirs au buts puis à totalement exulter sur la seconde… C’est le football, c’est le Stade Vélodrome.

 

Indescriptible, illogique, irréelle, la composition marseillaise l’était à l’entame de la seconde mi-temps des prolongations.

Kondogbia en défense centrale, Luis Henrique arrière gauche, Raimane Daou sentinelle, Gaël Lafont plus haut et Jordan Veretout, à terre, se relevant inlassablement après que son corps lui ait demandé de rester au sol. En ce mois d’Avril, l’OM ne fait plus forcément les matchs qu’il veut mais les matchs qu’il peut. Il aura été au bout de lui-même, au bout de son effectif mais il aura offert ce moment à son public. « Rentrez dans l’histoire ! » aurait asséné Gasset à ses joueurs dans sa causerie. Efficace.

 

« J’ai pas encore lâché ! » Gasset

 

Il y a deux ans, le club jouait une demi-finale de Coupe d’Europe, de « Conference League ». « Bah c’est pas une vraie coupe d’Europe« , « faut pas s’épuiser pour le championnat avec ces matchs » que l’on pouvait entendre par-ci, par-là. Aujourd’hui, il n’y a pas de débat, c’est une vraie Coupe d’Europe (l’autre aussi l’était par ailleurs) et il faut la jouer. Il ne reste plus que ça. Enfin « plus que ça », c’est déjà beaucoup. C’était déjà beaucoup, ce moment, ce soulagement, ce bonheur, cet accomplissement peu commun sur la terre de France : atteindre une demi-finale de Coupe d’Europe. Encore.

 

« J’y suis pas encore, expliquait en après-match Jean-Louis Gasset. Je vous promets, j’ai pas encore lâché. »

63 510 spectateurs… « Spectateurs« , vraiment ? En tout cas, 63 510 personnes hier soir au stade Vélodrome avaient, elles, déjà lâché ! Un frisson mémorable. Le football, le stade Vélodrome.

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