VENEZUELA: LA CAMPAGNE OFFICIELLE POUR LA PRéSIDENTIELLE DU 28 JUILLET EST LANCéE

Au Venezuela, la campagne électorale pour la présidentielle qui aura lieu le 28 juillet prochain s'est ouverte officiellement hier, jeudi 4 juillet. Dix candidats sont en lice, dont deux se démarquent, le candidat de l’opposition majoritaire, Edmundo Gonzalez Urrutia et le candidat à sa réélection, Nicolas Maduro, à la tête du pays depuis 2013. Une grande marche de soutien à l’actuel président, au plus bas dans les sondages, était organisée hier à Caracas, parallèlement à une marche des opposants. 

 

Nicolas Maduro avait annoncé la prise de la ville par ses supporters et une grande marche pour la victoire a effectivement réuni des milliers de personnes jeudi au son des musiques de campagne. « Aujourd’hui nous accompagnons ce démarrage de la campagne avec beaucoup de bonheur, c’est l’expression de notre démocratie », se réjouit Maria Francia au micro de notre correspondante au Venezuela, Alice Campaignole.

À lire aussiLe Venezuela organise une répétition générale de sa présidentielle du 28 juillet pour tester son système

Le président est plus impopulaire que jamais selon les sondages lui donnent environ 30 % d’intentions de vote, contre plus de 50 % pour son principal rival, Edmundo Gonzalez Urrutia. Mais ici, on ne croit pas à ces chiffres : 

« Ces enquêtes sont complètement trafiquées, trafiquées par des personnes remplies de haine, des gens qui trahissent notre pays ».  

Pour ses soutiens, Nicolas Maduro, qui brigue un troisième mandat après avoir succédé à son mentor Hugo Chavez (1999-2013), est un rempart contre la misère, nous explique Yaneth. « Premièrement, grâce à dieu, il m’a offert un logement, j’ai un travail digne, et j’ai la paix, et ça, c’est essentiel. » Pourtant aujourd’hui, le pays compte toujours plus de 50 % de sa population en situation d’extrême pauvreté. La crise économique et sociale fait toujours des ravages et sept des 30 millions de Vénézuéliens ont quitté le pays, selon les estimations des Nations unies.

L'opposition a lancé sa campagne à Petaré

L'opposition, elle, a lancé symboliquement sa campagne dans le nord de la capitale, à Petaré, le plus grand bidonville d'Amérique latine. 

Une campagne que la Plateforme de l'unité démocratique (PUD), la coalition d'opposition, juge entravée par le parti au pouvoir. Déjà en janvier dernier, la gagnante des primaires de l'opposition, Maria Corina Machado, avait été évincée de la course pour inégibilité. Edmundo Gonzales Urrutia, un ex-diplomate plus discret et moins charismatique, a accepté de la remplacer au pied levé.

 

C'est désormais pour lui que la leader de l'opposition fait campagne, sillonnant le pays en voiture car prendre l'avion lui a été interdit par le pouvoir, signale l'Agence France presse, tout en dénonçant les arrestations et le harcèlement de leurs soutiens par le parti au pouvoir. Nicolas Maduro qualifie lui son opposition de mouvement terroriste et l'accuse de vouloir fomenter un coup d'État. « Ils me poursuivent pour attenter à ma vie » a-t-il déclaré à la télévision, en référence à la tentative d'assassinat dont il dit avoir été victime.

Le processus électoral sera observé par le Centre Carter et un groupe d'experts des Nations unies mais sans l'Union européenne. Invitée à observer le vote, elle a été exclue fin avril après avoir ratifié des sanctions contre des responsables vénézuéliens.

Nicolas Maduro cherche à faire lever les sanctions et normaliser les relations du Venezuela sur le plan international après le refus d'une partie de la communauté internationale de reconnaitre sa victoire de 2018 lors d'un scrutin boycotté par l'opposition.

À lire aussiSanctions contre le Venezuela: Maduro annonce la reprise du dialogue avec Washington

2024-07-05T04:56:04Z dg43tfdfdgfd