RUSSIE: VLADIMIR POUTINE EXPRIME SON INTéRêT POUR DONALD TRUMP SUR LA QUESTION UKRAINIENNE

Fin du sommet de l'organisation de Shanghai à Astana, où il a été question de la guerre en Ukraine. Présent sur place, le président russe Vladimir Poutine en a profité pour souligner, jeudi 4 juillet, son intérêt pour Donald Trump dans la question du dossier ukrainien. Il a également fait un pas supplémentaire vers la normalisation des relations avec le gouvernement taliban en Afghanistan.

De notre correspondante à Moscou,

Demander aux autorités russes ce qu'elles pensent des élections américaines, c'est toujours, officiellement, se faire opposer une fin de non-recevoir. Même sur le dernier débat entre Donald Trump et Joe Biden, le porte-parole du Kremlin avait eu ces mots : « Il s’agit d’une question interne aux États-Unis. Nous sommes confrontés à de nombreux problèmes qui sont vraiment importants pour notre pays. Je ne pense pas qu’on s’attende à ce que le président russe règle une alarme pour se réveiller tôt et suivre les débats aux États-Unis ».

Sauf qu'évidemment, chaque événement est scruté à la loupe et, cette fois, le Kremlin a décidé d'assumer sa préférence. À la question posée à Astana par le très légitimiste quotidien Rossiskaya Gazeta « que pensez-vous de la déclaration de Donald Trump affirmant qu'il peut arrêter la guerre en Ukraine ? », Voici ce qu'a répondu Vladimir Poutine :

« Le fait que Donald Trump, en tant que candidat à la présidence, déclare qu'il est prêt et veut arrêter la guerre en Ukraine, c’est quelque chose que nous prenons très au sérieux. Je ne suis pas familier avec ses propositions spécifiques sur la façon dont il envisage de le faire. Et ceci, bien sûr, est la question clé. Mais je ne doute pas qu'il le pense sincèrement, et c’est quelque chose que nous soutenons. »

Ces déclarations interviennent alors que la Hongrie vient de prendre la présidence de l'Union européenne. Premier supporteur de Donald Trump en Europe, Viktor Orban était il y a 24 heures en visite surprise à Kiev. Le Premier ministre hongrois y a appelé Volodymyr Zelensky à envisager un cessez-le-feu. Le président ukrainien a quant à lui insisté sur l'importance d'une « paix juste » pour son pays.

Le Premier ministre hongrois serait-il en route pour une autre visite surprise, cette fois à Moscou ? En tout cas, plusieurs dirigeants européens ont fait état de leur surprise, comme Donald Tusk sur X (anciennement Twitter). 

Ou bien comme Charles Michel ont averti : « La présidence tournante de l’UE n’a pas pour mandat de dialoguer avec la Russie au nom de l’UE [...] Aucune discussion sur l’Ukraine ne peut avoir lieu sans l’Ukraine. »

« Les talibans sont des alliés pour nous dans la lutte contre le terrorisme »

Vladimir Poutine a également fait un nouveau pas vers la normalisation du gouvernement des talibans en Afghanistan. La diplomatie russe a déjà, à de nombreuses reprises, évoqué le retrait des talibans de sa liste officielle des mouvements terroristes. Ce n'est toujours pas le cas, même si des délégations des talibans se rendent souvent en Russie. En juin, ils étaient présents au Forum économique de Saint-Pétersbourg, mais aussi au forum des ministres de l'Éducation des Brics.

« Le mouvement taliban a assumé certaines obligations et certaines questions nécessitent une attention constante à la fois au sein du pays et de la communauté internationale », a déclaré le président russe. « Mais en général, nous devons partir du principe que les talibans contrôlent le pouvoir dans le pays. En ce sens, les talibans sont, bien sûr, des alliés pour nous dans la lutte contre le terrorisme, car tout gouvernement en place est intéressé par la stabilité de son pouvoir et la stabilité de l’État, qu’il dirige. Je suis sûr que les talibans souhaitent également que tout soit stable en Afghanistan, calme et soumis à certaines règles. Nous avons reçu des signaux des talibans indiquant qu'ils étaient prêts à travailler avec nous sur la voie de la lutte contre le terrorisme. »

L'ambassadeur russe auprès des Nations unies, Vassili Nebenzia, a laissé entendre ce lundi que Moscou envisageait de revenir sur ses sanctions contre les talibans, au pouvoir en Afghanistan depuis 2021, mais non reconnus par la communauté internationale. 

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