LA HONGRIE EMBARRASSéE APRèS L’ARRESTATION AUX ÉTATS-UNIS D’UN HOMME ACCUSé DE VOULOIR VENDRE DU MATéRIEL MILITAIRE à LA RUSSIE

Les tensions entre Bruxelles et Budapest sont vives depuis que la Hongrie occupe depuis le 1er juillet la présidence tournante du Conseil de l'Union européenne. Après la visite du Premier ministre Viktor Orban en Russie début juillet et son assouplissement de visas pour les citoyens russes et biélorusses, Un citoyen hongrois a été arrêté aux États-Unis, après avoir acheté du matériel de communication militaire, qu’il comptait vendre en Russie.

Avec notre correspondante à Budapest, Florence La Bruyère

Les mauvaises relations de Budapest avec l’UE depuis le début de sa présidence tournante ont débuté D’abord parce que Viktor Orban s’est rendu chez le président russe Vladimir Poutine début juillet. Cela sans avertir ses homologues européens et en prétendant parler au nom de l’Union européenne.

Ensuite, peu après sa visite à Moscou, le gouvernement Orban a grandement assoupli les procédures de visas pour les citoyens russes et biélorusses, ce qui inquiète plusieurs dirigeants européens : cela pourrait selon eux favoriser les activités d’espionnage. « Le gouvernement hongrois est pro-russe et défend Vladimir Poutine au lieu de défendre l’Europe », a accusé le ministre lituanien des affaires étrangères, Gabriellus Landsbergis, jeudi à Bruxelles, où se réunissaient les ministres des Affaires étrangères. Ils ont tenu leur réunion à Bruxelles, et non à Budapest – ce qui sort du rite habituel mais qui permet de marquer leurs distances.

Achats de radios militaires destinées à la revente à des proches de Moscou

Et voilà qu’une autre affaire risque d’éclabousser la Hongrie.

La presse hongroise vient de le révéler : le 23 août dernier, les autorités américaines ont arrêté un citoyen hongrois à l’aéroport de San Francisco. L’homme de 46 ans avait acheté à une entreprise américaine des radios militaires de la marque Motorola, pour un montant de 100 000 dollars. Et il s’apprêtait à les vendre à des entreprises liées au gouvernement russe. Cela via un réseau de sociétés en Espagne, en Serbie, et en Hongrie.

Une mère ayant travaillé plusieurs années pour le gouvernement

Or depuis l’attaque de l’Ukraine par la Russie, le gouvernement américain a mis en place des sanctions contre Moscou et la loi américaine interdit d’exporter ce type d’équipement vers la Russie. Le suspect encourt jusqu’à 20 ans de prison. Selon le procureur de Californie, les radios devaient être utilisées par les Russes pour bâtir un système de communication dans la région de Koursk.

Rien ne permet de dire si le suspect a agi pour son compte ou pour celui d’autrui. En tout cas, la mère du suspect a travaillé plusieurs années pour le ministère hongrois des Affaires étrangères. De 2019 à 2023, elle a dirigé l’Agence de promotion des exportations hongroises à Moscou, une agence fondée par Péter Szijjarto, ministre hongrois des Affaires étrangères.

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