FACE AUX SURTAXES SUR LES VOITURES éLECTRIQUES IMPOSéES PAR L’UE, PéKIN ESPèRE UNE SOLUTION PAR LA NéGOCIATION

À partir de ce vendredi 5 juillet, jusqu’à 37,6% de droits de douane vont être imposés sur les véhicules électriques chinois qui entrent dans l’Union européenne. Cette hausse des taxes provisoires doit permettre de corriger un déséquilibre et une situation concurrentielle jugée déloyale, selon Bruxelles. Alors que Pékin y voit du «protectionnisme déguisé» et continue à vouloir négocier avec l’Union européenne.

De notre correspondant à Pékin,

Avec ces surtaxes, c’est le plus important bras de fer commercial engagé par l’Union européenne contre la Chine. Mais pour l’instant, Pékin veut encore croire à un accord et rappelle qu’il reste quatre mois avant que ces mesures ne deviennent définitives. Le ministère chinois du Commerce compte notamment, dans ces négociations, sur Berlin et sur les constructeurs automobiles allemands qui ont beaucoup à perdre sur le marché chinois, comme l’a rappelé son porte-parole He Yadong, ce jeudi 4 juillet.

« La Chine note que certains membres de l'UE et de grandes entreprises automobiles se sont opposés clairement aux mesures anti-subventions de l’UE sur les véhicules électriques chinois, a déclaré He Yadong. Nous espérons que la partie européenne travaillera avec la Chine, afin d’accélérer le processus de consultation et parvenir à une solution mutuellement acceptable dès que possible. »

Un appel à la « raison » d’une Chine sûre de son avance technologique en matière de véhicules électriques et qui, selon un centre d’analyse stratégique américain, aurait dépensé plus de 230 milliards de dollars sur plus d’une décennie pour développer son industrie. Un appel relayé par la presse d’État : ces barrières tarifaires risquent « d’entraver la croissance européenne et de faire rater à l’Europe le coche des progrès de l’industrie mondiale », assure le Global Times

Clin d’œil appuyé en direction de Tesla   

Même son de cloche chez les constructeurs chinois : « Nous croyons en la promotion de la concurrence et dans l’intérêt des consommateurs, et nous espérons parvenir à une résolution avec l’UE avant que des mesures définitives ne soient appliquées en novembre », déclare le constructeur Nio, dans des propos rapportés par Reuters. Alors qu’Xpeng minimise la portée des sanctions pour les consommateurs et assure que « tous les clients en attente de livraisons, comme les nouveaux clients qui passeront des commandes avant l’entrée en vigueur définitive des nouveaux tarifs, échapperont à une augmentation des prix. » 

Les autorités chinoises défendent également, à chacune de leur prise de parole, l’importance du marché automobile chinois pour certains constructeurs étrangers. Un clin d’œil appuyé notamment du côté de Tesla : selon Politico, des inspecteurs de l'UE ont visité l’usine du constructeur américain à Shanghai la semaine dernière, ce qui pourrait permettre à Tesla d'obtenir un taux de droits de douane inférieur au taux moyen appliqué aux fabricants chinois de véhicules électriques. Alors que la province du Jiangsu à l’est de la Chine vient d’annoncer, et c’est une première, que la Tesla Model Y entrait dans le catalogue d’achat des véhicules du gouvernement provincial. 

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