ALLEMAGNE: PLUSIEURS DIZAINES DE BLESSéS EN MARGE DU CONGRèS DU PARTI D'EXTRêME DROITE AFD

Le parti d’extrême-droite allemand AfD est réuni en congrès de samedi 29 à dimanche 30 juin à Essen. Dans le passé, ces rencontres ont souvent été marquées par de violents conflits internes et des règlements de compte. Si l’harmonie a prévalu au sein du parti, elle n'était pas de mise à l’extérieur, où plusieurs dizaines de milliers de personnes protestaient contre le congrès du parti : 28 policiers ont été blessés, dont deux grièvement, dans des heurts entre manifestants et forces de l’ordre. 

L’accès des quelque 550 délégués à la halle de Essen au nord-ouest de l'Allemagne où se tenait le congrès de l'AfD a été compliqué : beaucoup n’ont pu y pénétrer que grâce la protection de la police. Des violences ont eu lieu à plusieurs reprises entre des manifestants anti-AfD et les forces de l’ordre, rapporte notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut.

Deux policiers ont été frappés à la tête, y compris « alors qu’ils étaient au sol », a indiqué la police régionale. « Grièvement blessés » à la tête, ils ont dû être hospitalisés.

La ministre de l’Intérieur Nancy Faeser a reconnu la légitimité de protestations pacifiques contre l’extrême-droite -  « Contre l'extrémisme de droite et le racisme, nous avons besoin de forces démocratiques fortes et de protestations pacifiques » -, mais a affirmé que « rien ne justifiait la violence ».

Pour la co-présidente de l’AfD Alice Weidel, « ceci n’a rien à voir avec la démocratie ».

Un millier de policiers était mobilisé pour assurer la sécurité dans la ville, où les autorités avaient dit redouter « des perturbateurs d'extrême gauche potentiellement violents ». Samedi, la plupart des 50 000 manifestants, selon les organisateurs, ont toutefois défilé dans le calme, portant des banderoles et des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Résistance ! » ou « Ensemble pour la démocratie ». La police n'a pas fourni de chiffres sur les participants.

Une atmosphère qui contrastait avec celle du congrès

Dans la halle Gruga de Essen, où le parti s’était écharpé en 2015, l’harmonie était au contraire de mise cette fois-ci. Après une campagne pour les européennes marquée par différentes affaires, les délégués ont serré les coudes et reconduit leur direction avec un score sensiblement plus important : l’AfD a obtenu le meilleur résultat de son histoire aux dernières élections, avec 16 % des voix.

C'est aujourd'hui la force dominante dans les trois régions de l’ex-RDA où l’on votera en septembre. « Nous voulons gouverner, d’abord à l’Est, puis à l’Ouest et au niveau fédéral », a déclaré Alice Weidel. Une mission centrale de son nouveau mandat sera, pour elle, de briser le cordon sanitaire établi par les autres partis contre l’AfD.

À lire aussiNouvelle mobilisation massive contre l'AfD et l'extrême droite en Allemagne

2024-06-29T22:35:25Z dg43tfdfdgfd