ALLEMAGNE: APRèS L'ATTENTAT DE SOLINGEN, LE GOUVERNEMENT DURCIT LES LOIS SUR LES ARMES ET L'IMMIGRATION

L'attaque meurtrière de vendredi 23 août à Solingen en Allemagne qui a fait trois morts tués à coup de couteau par un Syrien islamiste, suscite depuis de nombreux débats en Allemagne. Le gouvernement est sous pression pour prendre des mesures plus strictes en matière de sécurité et de migration. La coalition du chancelier Olaf Scholz a annoncé jeudi 29 août diverses réformes.

C'est un contraste saisissant. Les trois partis au pouvoir se sont étripés durant des semaines sur le bouclage du budget 2025. Et d’un coup, sur un sujet plus sensible, tout va très vite, rapporte notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut. Les deux élections régionales de dimanche 1er septembre, avec un succès annoncé de l’extrême droite, vont être un désastre pour les partis de gouvernement.

Les chrétiens-démocrates ont fait monter la pression sur Olaf Scholz depuis l’attaque meurtrière de Solingen. Résultat : un accord à toute allure entre sociaux-démocrates, verts et libéraux.  « L'attentat de Solingen nous a profondément bouleversés et [...] le gouvernement y réagit par un durcissement de mesures », a déclaré la ministre allemande de l'Intérieur, la social-démocrate Nancy Faeser, lors d'une conférence de presse à Berlin.

Deux grandes mesures annoncées

Parmi les principales mesures annoncées ce jeudi 29 août : l'interdiction du port d'armes blanches qui vaudra notamment lors des rassemblements populaires – fêtes, foires, manifestations sportives – ainsi que dans les transports longue distance et les gares (trains, bus), a précisé Nancy Faeser.

Les motifs pour les expulsions de réfugiés auteurs de crimes seront élargis. Des Afghans et des Syriens doivent pouvoir être renvoyés dans leur pays. Les demandeurs d’asile ne recevront plus d’aides s’ils sont déjà pris en charge dans un autre pays européen. Ceux qui se seront rendus dans leur pays sans raison impérieuse pourrait perdre leur statut. Cela ne vaut pas pour les Ukrainiens.

En coupant ces prestations, il s'agit, selon le ministre allemand de la Justice Marco Buschmann de mettre sous pression les demandeurs d'asile concernés afin qu'ils se présentent aux autorités allemandes ou qu'ils partent d'eux-mêmes.

Failles du système allemand

Il s'agit là de permettre une mise en œuvre rapide du « règlement de Dublin » sur lequel se sont entendus les pays de l'UE : le premier pays de l'Union dans lequel est entré un étranger clandestin est responsable de sa demande d'asile.

L'attentat de Solingen a en effet mis en lumière des failles dans le système : le meurtrier suspecté était arrivé en Allemagne en décembre 2022. Il faisait l'objet d'une mesure d'expulsion vers la Bulgarie, où son entrée avait été enregistrée et où il aurait dû déposer sa demande d'asile. Au moment où les autorités allemandes avaient voulu l'expulser, il avait disparu.

Des discussions avec l’opposition et les régions doivent avoir lieu la semaine prochaine.

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