ALLEMAGNE : UNE AFFAIRE D'ESPIONNAGE éCLABOUSSE L'AFD

L’affaire prend déjà des airs de crise diplomatique. Lundi soir (22.04), à Dresde, dans l’est de l’Allemagne, un individu du nom de Jian G. a été arrêté en raison de soupçons d’espionnage en faveur de la Chine.

Ces informations ont été confirmées par le parquet fédéral, lequel a également dévoilé la fonction de Jian G. : il est ni plus ni moins que l’assistant de l’eurodéputé allemand Maximilian Krah, la tête de liste du parti d’extrême-droite Alternative pour l’Allemagne AfD aux prochaines élections européennes.

Fuite d’informations confidentielles

Ressortissant allemand et assistant depuis 2019 à Bruxelles de l’eurodéputé Maximilian Krah, Jian G. a été immédiatement suspendu par le Parlement européen. D’après l’expert en espionnage Michael Götschenberg, il aurait transmis des "informations issues des institutions européennes, plus précisément du Parlement européen. Mais pas seulement. Jian G. a également transmis des informations aux services de renseignements de son pays concernant des dissidents chinois présents en Allemagne".

Impossible à ce stade de savoir exactement la nature de ces informations. Mais à quelques semaines des élections européennes, la Chine a tout intérêt à connaître en interne les débats qui agitent les institutions européennes.

Quant aux dissidents, la Chine a été récemment accusée de leur faire la chasse sur le territoire européen, avec notamment des prisons clandestines.

Pour Nancy Faeser, ministre fédérale de la Justice, "les soupçons portés contre la Chine sont très graves. Et si ces soupçons venaient à être confirmés, qu’il y a bien eu des activités d’espionnage depuis le Parlement européen, cela constituerait une attaque directe contre la démocratie sur le sol européen".

D'autres présumés d'espions

Outre Jian G., les regards se portent désormais sur Maximilian Krah, et son parti. La tête de liste aux prochaines élections européennes de l’AfD est désormais sous le feu des accusations. L’un des dirigeants de l’AfD, Tino Chrupalla, est sorti du silence pour assurer que le parti allait senéunir en urgence. "Nous souhaitons en premier lieu nous entretenir personnellement avec Maximilian Krah. Lorsque l’un de nos collaborateurs se fait arrêter à cause de telles accusations, il est évident que cela nous inquiète au plus haut point", précise-t-il.

Le gouvernement chinois réfute officiellement ces accusations. Et ce, alors que l’arrestation de Jian G. survient au lendemain de l’interpellation de trois citoyens allemands, soupçonnés d’avoir livré aux services chinois des informations sur des technologies militaires.

Auteur: Julien Méchaussie

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